Santé

Analyser les eaux usées pour une meilleure gestion de la COVID-19

Mari winkler

Nationality German

Year of selection 2020

Institution University of Washington

Country United States

Risk Santé

AXA Awards

2 years

 La réouverture de l'économie requiert le développement de notre capacité à tester, suivre et traiter la COVID-19, qui fragilise déjà nos systèmes de santé. Pour allouer efficacement des ressources médicales souvent limitées, il faut identifier, avant l'apparition des premiers symptômes, les quartiers qui auront le plus besoin de kits de test. Avec le soutien du Fonds AXA pour la Recherche, Dr. Mari Winkler, de l'Université de Washington aux États-Unis, surveille les stations d’épuration afin de détecter la COVID-19 au sein des communautés. L’analyse des eaux usées a déjà révélé la présence de la COVID-19 au sein des populations en amont des tests individuels. De plus, l’analyse des eaux usées à l’échelle du quartier est relativement approximative et ne permet pas d’identifier précisémment les zones les plus nécessiteuses de test individuels.  Néanmoins, les résultats peuvent être faussés : dans les eaux usées, le virus peut être dilué et dégradé à cause du temps nécessaire pour atteindre la station d’épuration. Pour pallier ces risques, Dr. Mari Winkler prévoit de tester la présence du virus dans différents échantillons. Elle étudie le processus d’épuration dans les stations desservant des quartiers à faible revenu, à revenu élevé et des résidences étudiantes. La chercheuse exploite les données des tests individuels afin d’établir une corrélation entre la prévalence de la COVID-19 dans les quartiers et la quantité de SRAS-CoV-2 dans les eaux usées. Son étude prend en compte le taux de dégradation, le taux de dilution du virus dans les égouts et la densité de population.

 Dr. Mari Winkler cherche à améliorer la cartographie des types de communautés les plus susceptibles d'être infectées par le virus. Selon la chercheuse, l’analyse des eaux usées permet de «comprendre les disparités sociales, comparer des quartiers dont la démographie et l’accès aux tests sont variables». Elle s’intéresse à Seattle, la première ville des États-Unis touchée par le COVID-19, dans le comté le plus peuplé de l'État de Washington (King County). Plus précisément, l'analyse des eaux usées fournit des informations sur la santé des populations qui n'ont, souvent, pas accès aux tests individuels. Dr. Mari Winkler se concentre sur les populations vulnérables comme les travailleurs essentiels, précaires ou les personnes sans-abris sans ou avec peu d’accès aux soins, privés de statut juridique et vivant souvent dans des logements surpeuplés. La détection du virus dans les eaux usées permet également d’obtenir des informations sur la situation sanitaire des populations généralement isolées. Dans un deuxième temps, l'étude combinera les résultats de différentes stations d’épuration pour suivre la propagation du virus à l’échelle régionale.

 Surveiller les stations d’épuration est donc un outil précieux pour endiguer la circulation du COVID-19. La collecte de données permet de cartographier les zones les plus touchées par le virus et de mieux cibler les futures campagnes de vaccination. L’analyse des eaux usées est également «moins chère que les tests individuels» et «anonyme» et peut être utilisée par les pouvoirs publics pour endiguer des maladies futures. À plus long terme, l’analyse des stations d’épuration pourra être adoptée comme un outil à faible coup afin d’optimiser les dépistages et les vaccinations tout en guidant les politiques de distanciations sociales.