Nationality Spanish
Year of selection 2017
Institution BC3 Basque Centre for Climate Change - Klima Aldaketa Ikergai
Country Spain
Risk Environnement
Post-Doctoral Fellowship
2 years
Des millions de personnes vivent dans des régions côtières qui pourraient bientôt devenir inhabitables en raison du changement climatique et, plus précisément, de l’élévation du niveau de la mer et de la multiplication des événements climatiques extrêmes. Certaines des plus grandes villes côtières de la planète, comme New York, Shanghai ou Hong Kong, sont concernées. Depuis 1997, le nombre de politiques de lutte contre le changement climatique a augmenté de manière exponentielle dans le monde. Aux plus hauts niveaux politiques, l’importance de cet enjeu ne cesse de progresser et les mentalités commencent à évoluer, avec pour point d’orgue l’accord sans précédent signé par les principaux dirigeants de la planète en 2015 à Paris. Mais, que se passe-t-il en réalité localement, au niveau des villes ? Les initiatives d’adaptation urbaines actuelles sont-elles conçues de façon efficace ? Constatant « la nécessité évidente de collecter davantage d’informations à propos des efforts d’adaptation actuellement entrepris et des progrès réalisés », le Dr Marta Olazabal s’est fixé comme objectif de concevoir, développer et coordonner une expérimentation mondiale qui permettra d’évaluer la qualité et l’efficacité des politiques et des investissements publics en matière d’adaptation au changement climatique des villes. Piloté par l’institut de recherche Basque Centre for Climate Change (BC3), ce projet se focalisera sur les villes côtières qui devront affronter des chocs climatiques spécifiques, tels que l’élévation du niveau de la mer et des événements météorologiques extrêmes.
« D’après ce que notre étude préliminaire a révélé, les villes se sont engagées sur la bonne voie », observe Marta Olazabal. « Toutefois, même pour celles qui pensent déjà en termes d’adaptation, le chemin à parcourir est encore très long. Ce n’est en rien étonnant. Les politiques d’adaptation au changement climatique doivent être évolutives, et être révisées chaque année », remarque-t-elle. En effet, la climatologie ne cesse de progresser et de fournir de meilleurs modèles de risques climatiques. L’ampleur et le rythme du changement climatique dépendent également des activités humaines : il est donc important de réexaminer régulièrement ces politiques d’adaptation à la lumière des données les plus récentes, même si les niveaux d’incertitude demeurent élevés. « L’un des plus grands défis du processus décisionnel face à l’incertitude du changement climatique est de déterminer le niveau d’investissement en matière d’adaptation par rapport aux risques climatiques pesant sur un système particulier », explique notre chercheuse. « Jusqu’à ce jour, ce sujet n’a reçu que très peu d’attention. Les chercheurs se sont concentrés pour l’instant soit sur le processus politique de l’adaptation au changement climatique, soit sur la modélisation des vulnérabilités ou des risques climatiques actuels ou futurs. Par contre, peu de travaux ont porté sur la manière de relier ces deux questions. »
Ajuster les investissements en matière d’adaptation par rapport aux risques climatiques
Dans cette perspective, Marta Olazabal a décidé de combler cette lacune et de confronter les données existantes sur des risques climatiques spécifiques – d’après une base de données développées par certains de ses collègues du BC3 sur les risques climatiques pesant sur 120 villes côtières – avec de nouvelles études sur les investissements des villes en matière d’adaptation au changement climatique. « Pour simplifier, les objectifs spécifiques de ce projet englobent la création d’une base de données regroupant les initiatives urbaines liées à l’adaptation au changement climatique, le développement de méthodes d’évaluation de l’efficacité de ces initiatives à réduire les vulnérabilités ou à accroître la résilience au changement climatique et, enfin, la validation de la pertinence et de l’utilité des résultats obtenus », résume-t-elle. « Nous poserons des questions comme : Les villes ont-elles démarré la planification ? Comment ? Ont-elles déjà abordé la phase de mise en œuvre des mesures d’adaptation ? Prennent-elles également en compte les désastres majeurs, moins susceptibles de se produire ? Nous définirons aussi des mesures et indicateurs de performance, calculés par rapport aux risques d’exposition. » La dernière étape consistera à réaliser une étude de cas à l’échelle d’un pays donné, à comparer les politiques de différentes villes et à engager le dialogue avec les décideurs politiques et les parties prenantes. « Nous n’avons pas encore choisi le pays de notre étude, mais nous en sélectionnerons un qui est très exposé et qui a déjà développé des plans d’adaptation », précise Marta Olazabal.
L’adaptation au changement climatique, surtout en milieu densément peuplé, sera demain l’un des défis les plus urgents à relever, même si l’objectif des 2°C de l’Accord de Paris était atteint. Les recherches du Dr Olazabal abordent cette question avec un esprit novateur en tentant de comprendre comment les initiatives d’adaptation urbaines actuelles parviennent à s’attaquer aux risques spécifiques auxquels chacune des villes côtières peuvent être exposés. Son approche moderne permettra de déterminer, de manière opportune et utile, si les villes côtières sont sur la bonne voie et peuvent espérer atténuer leur vulnérabilité à l’élévation du niveau de la mer et renforcer leurs capacités d’adaptation. Les résultats de ses recherches contribueront à réduire les risques côtiers liés au changement climatique, en aidant les décideurs politiques à aligner leurs stratégies d’adaptation aux effets anticipés, en vue d’accroître l’efficacité de telles mesures.